Ultra - Randonneur

Voilà la bête en configuration BRM avec la nouvelle guidoline recouvrant des inserts en gel pour augmenter le confort, Le vélo est prêt ... moi aussi après une semaine compliquée. Dimanche 22 au soir, ma douce me pose aux urgences de l'hopital de Vannes avec une bonne crise de coliques néphrétiques, quelques perfusions plus tard et une nuit passé dans un service bondé et un personnel faisant le maxi mais débordé je finis par sortir vers 10 heures du matin pour me rendre chez l'urologue afin de voir ce que l'on fait.

Bilan du scanner sans appel :  "3 lithiases (calculs) étagée sur uretère" , l'urologue me fait une échographie, les calculs ont bougés car le rein n'est plus dilaté donc on décide stand by et médocs, il espére que je les évacue plutôt que de m'anesthésier à nouveau puis si ça empire il m'opère en urgence. Nous convenons d'une écho de contrôle le vendredi soir pour vérifier si rien ne s'oppose a ce que je prenne le départ du BRM 600 de Brest.

Samedi 28/05/2011, 1h30 du matin, je suis garé devant la maison de quartier de Lambézélec, un camping car et un partner aménagé semblent dormir paisiblement, je m'installe tant bien que mal a l'avant de la voiture l'arrière étant occupé par Fanlabiz et essaie de dormir ... le frein main dans les cotes. J'arrive tant bien que mal me reposer une peu par intermittence puis à 4h30 les premiers organisateurs arrivent, je saute dans ma tenue de vélo, monte ce dernier puis file m'inscrire. L'ambiance habituelle des Brevets est palpable, je ressens moins de tension que pour le départ du 400 certainement puisque nous ne nous élançons pas direct pour une longue nuit. Je rencontre Roland et Gilbert du forum "super randonneur" .

6 h, les 87 inscrits s'élancent dans l'habituelle brouhaha des mécaniques, des "T'ES OU ?", des  déraillements ainsi que la perte de bidons et le vol plané de lampes, passé ces premiers obstacles je remonte tranquillement devant dans la roue de gars du coin histoire de sortir de Brest sans encombre. Même en prenant la précaution d'être devant avec les locaux, deux écoles s'affrontent et à la sortie d'un rond-point le peloton se sépare en deux unités, nous sommes moins nombreux, c'est aussi bien, le rythme est soutenu mais je roule "facile" il faut dire que nous naviguons au portant et que le vent est bien établi. Landerneau et Sizun traversé nous attaquons l'ascension du Roc'h trévezel, le rythme adopté me convient parfaitement et aidé par le vent le roc'h est effaçé rapidement, nous entamons la descente sur Carhaix, km90 où a lieu le premier contrôle. A peine 10 minutes de pause et nous repartons, l'ame du groupe est composé de 6 ou 7 cyclos d'un même club dont deux femmes, tenue rouge et noir mais je n'ai pas le nom du club puis une vingtaine d'éléments disparates dont votre serviteur. L'ambiance est bizarre, pas mauvaise mais bizarre, les 7 sont concentrés sur la forme de leur effectif féminin, ils assurent le tempo en tête et ne laisse pas beaucoup de place aux rares personnes souhaitant accomplir leur part de travail. Je prends un peu de recul et observe tout ce petit manège en mangeant ma compote de pomme, je suis pas mal mais la "douleur" au creux poplité qui m'avait tenaillé sur la fin du 400 de Loudéac se réveille ... le seul dénominateur commun sont les jambières donc j'ai descendu celle de gauche. J'ai exposé mon cas a l' apothicaire de Carhaix mais le bonhomme ne m'a pas plu, il voulait me vendre je ne sais quelle pommade a 10 € le tube et n'a pas écouté ce que je lui racontai, beaucoup plus vendeur que pharmacien. Finalement je mets de la pommade anti frottement sur l'arrière de ce maudit genou et en avant Guingamp. 11 h 45 nous pointons à Corlay, nous sommes à 28,5 km/h de moyenne, le vent nous pousse et cette moyenne est obtenu sans forcer, un tempo doux dans les bosses permet à tout le monde de suivre sans trop de problêmes et ça tourne fort sur les partie roulantes et les descentes mais nous approchons de Loudéac, là une partie de nos "rouge et noir" s'arrêtent manger chez des connaissances, nous continuons jusqu'à la Trinité Porhoet pour le contrôle numéro 3, km 189,5 et une pause casse croute bien méritée. Nous pointons dans une superette après quelques emplettes puis mangeons dehors sous le soleil, certains s'organisent déja pour rouler la nuit ensemble, je précise que pour ma part je verrai ça ce soir à Redon ... car par la même occasion nous apprenons par les membres du groupe rouge et noir restant avec nous qu'ils ont réservé un hotel et d'autres en camping car pour passer une partie de la nuit à Redon donc j'imagine que vers l'arrivée à Redon ils vont sentir l'écurie et que ça va finir fort, hors pour moi il est hors de question que je me crame avant d'entamer la nuit. Nous nous apprêtons à repartir puis les "red and black" nous informent qu'ils attendent le rste du groupe qui doit arriver ... j'hésite puis finalement en profite pour aller aux toilettes et boire un café. Nous repartons donc avec le même groupe qu'à Loudéac mais je ne m'étais pas rendu compte que de la trentaine d'éléments du matin nous n'étions plus qu'un quinzaine, comme peau de chagrin notre groupe s'est réduit. En route pour Bécherel, prochain contrôle et fin de la portion empruntée au PBP, fin aussi du vent favorable. Ce que je n'avais pas calculé c'est que cette étape marquera aussi la fin de l'harmonie dans le groupe, nos amis "rouge et noir"  supportaient difficilement que d'autres ménent la danse, dés qu'un cyclo commençait  a s'insérer dans le petit groupe de tête qui menait, ça n'allait jamais bien, soit trop vite, soit pas assez, pas la bonne file, ça devenait pénible. La fatigue aidant l'ambiance a continuer a se lézarder, puis au virement de bord à Bécherel, vent 3/4 face, les visages commençaient a être bien marqué et l'instinct grégaire de nos amis en rouge et noir s'est renforçé au détriment des "solitaires", a tel point que l'une des "dames" , qu'au préalablement j'ai attendu et ramené dans une ou deux bosses précédentes me passe devant d'une belle queue de poisson en m'expliquant que je "roule mal", je lui demande si je roulais mal dans les bosses tout a l'heure ?

Ca baisse la tête, quelques instants plus tard ils me donnent le coup de grace, l'un des mecs qui roulaient avec eux et qui depuis quelques minutes invectivaient certains autres cyclos se portent a ma hauteur et m'engueule, là il a commis une erreur. Je me cite :

"Lorqu'on est devant tu gueules parce qu'on a pas le bon rythme, lorsqu'on est derrière tu gueules parce qu'on travaille pas, tu commences a me casser les couilles, je fais ce que je veux et si vous n'etes pas contents rien ne vous empêche de partir ou de vous arrêter"   ça c'est fait.

les 4, 5 mecs qui se faisaient engueuler sans rien dire abondent dans mon sens et mon rouge et noir de baisser d'un ton, comme beaucoup de mecs qui gueulent quand tu leur causes une fois dans le poste ça se dégonfle vite. Quelques réglages s'opèrent entre un ou deux qui avaient encore du contentieux et je me porte en tête pour tirer un bon relais bien régulier histoire de monter ma bonne foi, tout est rentré dans l'ordre. De bécherel à Guer ça ne cause pas beaucoup, les visages se creusent, peu avant Guer le rythme s'accélère, le contre la montre pour arriver à Redon commence. C

Cela faisait une éternité que je n'avais pas bu d'orangina, celui ci m'aura fait du bien, l'avitaillement pour la nuit est fait, j'appelle la famille et m'apprête a repartir sur Redon, seul, j'ai laissé tomber le groupe "rouge et noir", je ne veux pas faire un contre la montre avant d'attaquer la nuit et ne voulais pas m'embarquer sans biscuits car nous serions arrivés à Redon après 19 h et il eut été quasi impossible de se ravitailler. Je vais tranquillement arriver sur Redon pour 19 h 30 environ en ayant récupéré sur les 10 derniers km et plutôt frais quand une vieille compagne se rappelle à moi, cette sourde douleur au pli de l'aine droit, ces maudits calculs ont décidé de participer à la fête, je ne panique pas, rejoins Redon et m'installe paisiblement en terrasse d'un crêperie pour envisager la fin de l'aventure, et surtout voir dans quelles conditions

A suivre ...