Ultra - Randonneur

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BRM 300 de Rennes

Lancé comme un frelon à 45 km/h la pluie cingle mon visage, combien de temps vais je tenir comme ça ?

Peu m'importe, cette journée n'est que du bonus, je n'aurai jamais du être là puisqu'une colique néphrétique me taraude le bas ventre depuis deux jours et je n'ai pas dormi de la nuit en raison d'une médicamentation lourde qui me prive de sommeil.

J'arrive au stade de l'asptt à 4 h 45 pour un départ à 6 h, j'arrive en même temps que les organisateurs et suis bien entendu le premier. j'apprécie particulièrement ces moments de solitude nocturne en solitaire, j'ai le temps de me préparer tranquillement, d'écouter les sensations de mon corps et, malgré les médocs, je sens au fond de moi une onde sourde, lourde, de douleur qui ne demande qu'a se réveiller, je m'enléve toute pression en pensant que mon 300 est déjà dans la poche car validé il y a 15 jours à Pipriac. D' autres participants arrivent déjà, je m'inscris, bois un café accompagné de 4/4 et mate l'arrière des casques à la recherche de rubans blancs (signe de reconnaissance des participants au forum super randonneur) mais peu de cyclos ont leurs casques sur la tête, déjà 6 h j'ai la sensation que dans ces moments de pré départ le temps s'accélère, le claquement des cales sur le carrelage me rappellent celui des crampons dans le vestiaire de rugby, je me sens l'ame d'un combattant et retrouve l'esprit belliqueux qui m'habitait lors de ma pratique rugbystique. Je reconnais et échange quelques mots avec Rémy35 qui prend congé rapidement car il doit rejoindre des amis pui le peloton s'ébranle tranquillement à 6 h pile.

 

Ca commence bien, le compteur ne fonctionne pas, je me range sur le bas coté pour vérifier les positions du capteur et de l'aimant puis repars et ça continue à deconner, il me faudra trois ou quatre arrêts pour venir à bout de ce soucis.

Aujourd'hui l'objectif est simple, me mettre à bloc pour voir ce que j'ai dans le ventre (hormis des calculs rénaux) donc ça commence tout de suite pour rentrer sur le groupe qui est devant moi mais bon c'est vite fait car le départ est beaucoup moins rapide que lors du 300 de Pipriac. La pluie nous a vite rattrapée et je ne regrette pas mon investisement dans les paires de jambières et brassières que je porte pour la première fois et qui s'avèrent trés utiles. J'aperçois un petit groupe devant moi et notre allure étant cool je décide de sortir pour les reprendre et là je me rends compte que je ne suis pas mal, les endorphines font leur effet, toute douleur a disparu et je me sens bien et rentre facilement sur ce groupe. A la sortie de Combourg, me semble t'il, un grand escogrife déboule de sur la droite et porte un ruban blanc au casque, je l'interpelle et fais connaissance de Jean louis avec lequel je roulerai une bonne dizaine de km puis dans une portion comprenant quelques petits coups de cul un groupe se détache, j'accélère pour les rattrapper puis plus personne ne roule. Fidèle à mon objectif initial je prends les choses en mains, me porte en tête et assure le tempo.

Je suis heureux d'avoir quitté le groupe dans lequel j'étais au départ car il y avait un ou deux types "dangereux" et plus particulièrement un mec en vélo couché qui remontait le peloton sur la file de droite dans chaque descente, sans casque, jusqu'au moment où il a même déboité a bloc sur la file de droite en plein virage et qu'une voiture déboulait en face. Je crie pour le prévenir, il se rabat devant moi sans un mot ni merci ni excuse rien ... même pas un petit signe. J'étais passablement énervé donc je me suis porté à sa hauteur et lui ai expliqué que je n'avais pas envie de me retrouver au tas à cause d'un idiot et que donc si il ne se calmait pas je me chargerai de le calmer... réaction peut être virulente mais au bout d'un moment il faut que ces cyclos débiles, à l'instar du cas rencontré par phil 35, soient mis au ban du peloton car ils souillent l'mage du cyclisme et sont dangereux pour les autres pratiquants.

 

St méloir des ondes, premier contrôle, je fais tamponner, mange une pom'pote et repars avec un petit groupe. Quelques centaines de mêtres devant nous un cyclo qui a l'air de rouler plus vite que notre petit groupe, donc fidèle à la politique du jour j'active le rythme et rentre sur le cyclo, me retourne et constate que les autres n'ont pas suivis. Mon nouveau compagnon et moi nous relayons pour lutter contre éole car au moment où je l'ai rattrappé nous avons virés à gauche et attaquons la partie cotière du circuit où le vent est de face, à la faveur d'un regroupement par l'arrière une belle entité nous rattrape mais personne ne veut se porter en tête donc fidèle à la politique du jour je continue a bosser au coté de mon compagnon qui ne lache rien non plus. Une vieille mobylette chaussée d'un non moins vieux moustachu nous dépasse dans un vrombissement terrible, le cyclo qui bosse avec moi depuis un bon moment saute dans sa roue, j'hésite à peine une demi-seconde et embraye... calé derrière la mobylette nous avons une vitesse de croisière de 37 km/h hyper régulier et nous rapprochons d'un groupe qui est quelques centaines de mètres devant nous mais soudain, à la vue d'un bistrôt, notre moustachu coupe les gaz et surpris de se voir remercier par deux cyclistes qui le dépasse en trombe guidonne avant d'arrêter sans encombre son antiquité devant l'estaminet tant désiré.

Je pensais que les autres avaient suivis mais non ... nous sommes toujours deux, après un bref échange on décide de maintenir l'effortpour rattrapper le groupe qui est devant, c'est le club de l'hermitage dont fait parti mon collègue. Nous maintenons notre vitesse à 35 km/h avec toujours ce petit vent de face et finissons par rejoindre le peloton de devant. La forme est toujours présente, a part la dernière portion de poursuite j'ai tout fait sur le petit plateau (39x13), en tête de ce petit groupe d'une quinzaine d'unité seul les 8 cyclos de l'hermitage bossent donc je me mêle à eux et participe a l'effort collectif. La vitesse se maintient entre 30 et 32 km/h selon le relief lorsque j'apperçois un panneau indiquant Pontorson, je me souviens que le relief va singulièrement se durcir a compter de cette localité et au vue du morphotype style grimpeur des gars de l'hermitage je sais que je vais bientôt vivre des minutes difficiles mais ne suis je pas venu pour ça ?

Ma vitesse est franchement tombée, je sue dans cette bosse et irrémédiablement le peloton s'éloigne ... non, je suis venu pour aller au bout de moi même donc je ne peux pas lacher comme ça, je redémarre et au prix d'un bel effort je recolle à l'arrière du groupe. Je pense être un bon descendeur, cela peut paraitre flagorneur mais dans toute les descentes appuyées je me retrouve devant et à la sortie d'enchainements de virages je suis toujours devant, théorême qui se vérifiera encore aujourd'hui dans une ou deux descentes qui me permettent d'amortir les bosses suivantes et de rester à quelques dizaines de mètres prés au contact du peloton mais c'est de plus en plus dure. C

Cette fois c'est foutu, ils s'éloignent et je me serai bien battu, un maillot bleu se détache du groupe je ne serai donc pas seule. Je rattrappe ce maillot bleu et reconnait un cyclo avec lequel j'ai passé un long moment sur le 300 de Pipriac. Au bénéfice d'une trouée dans le relief nous faisons le forcing, franchissons deux bossounettes sur la plaque à bloc et rentrons ... je jette un coup d'oeil derrière moi le collègue est à 50 m, les autres 20 m devant je relance une dernière fois et recolle au peloton ... jusqu'à la prochaine bosse j'en suis conscient car là c'est fini, je le sais, je le sens. Je n'ai plus d'essence, enfin il reste de l'ordinaire mais le réservoir de super est vide. 150 km à prés de 30 de moyenne vu mon état suis plutôt content, j'adopte un rythme tranquille et voit mon cyclo grossir derrière moi, nous nous dirigeons vers Gorron lieu du second contrôle da ... PINNNG glinggling glinggling ... j' ai pèté un rayon de ma roue arrière. Nous nous arrêtons,  je tord le rayon pour éviter les bruits parasites et rejoignons Gorron où je fais pointer mon carton dans une superette après quelques emplettes, je trouve un bistrôt avec une terrasse et me revigore avec un bon perrier menthe et une savoureuse quiche lorraine puis après 20 mn de pause je reprends la route, seul. deux ou trois cyclos sont devant moi, je temporise car la douleur a réapparu peu avant gorron j'ai pris in médoc et en attendant que ce dernier agisse je ne cherche pas a rattraper les cyclos qui me précèdent, de plus le relief va s'adoucir après Ernée et devenir plus favorable pour moi avec en prime vent dans le dos. Là de mes réflexions nouveau bruit dans ma roue ar et un deuxièem rayon de cassé, là ca se corse car la roue ne passe plus entre les patins de frein, j'ouvre ces derniers à fond et ça bloque toujours. J'arrive a désaxer l'étrier de frein ar et la roue tourne en frottant légèrement sur le patin, j'ai peur que la roue parte en live, je suis au km 180 et il me reste 120 bornes ... que faire ?

Je roule un peu et la jante frotte un peu le patin, léger mais ça risque d'être usant ... je suis dans l'expectative ... puis d'un coup tout est clair, je tranche. C'est simple mon BRM 300 est validé depuis 15 jours, je suis malade et ma présence ici est plutôt du bonus, j'ai rempli le contrat que je m'étais fixé et mon seul objectif est le PBP, pas le 300 de Rennes si respectable soit il, de plus je n'ai pas envie de détruire ma roue ... donc je prends la direction de Fougères pour rejoindre Rennes au plus court et ça va quand même me faire une belle sortie d'entrainement d'environ 250 km ce qui n'est pas négligeable.

 

La nationale 12, que je ne connaissais pas, est une nationale proposant une succession de bouts droits tantôt descendant, tantôt montant, le vent m'est favorable mais je trouve le temps long et j'ai chaud. J'ai enlevé mes Brassières à Gorron mais j'ai conservé les jambières car le temps était légèrement couvert et quand je suis un peu fébrile à cause de la douleur je préfère avoir un peu chaud mais maintenant le soleil est franc et ça cogne. Je m'emmerde franchement sur cette route et réfléchi à une manière de passer le temps quand une idée germe... le mardi est la journée d'entrainement que je consacre au travail de force/vélocité ou force/puissance et bien j'ai trouvé... je vais faire les 40 bornes qui me restent avant fougère en Force/puissance donc tout à droite et c'est parti, autant rentabiliser les km. Je suis tout de même obligé de freiner dans les descentes les plus pentus car au dessus de 45 km/h la roue ar n'est plus saine et me suis fait une frayeur dans la première grosse descente donc calmos le but est de rentrer. Je finirai de m'effeuiller à Fougères et les jambières dans le camelback rejoindront les brassières, je suis bien installé à la terrasse du bistrôt pour ma dernière pause, 15 mn de repos, la patronne me confirme que je suis à environ 50 bornes de Rennes. Je reprends la route pour la dernière étape par la D812 qui est nettement pus sympathique que la N12 puis puis par chance en arrivant sur Rennes je tombe sur un marquage ffct qui n'est autre que l'itinéraire retour de brevet  donc je le suis et j'arrive peinard à 16 h 30 au stade de l'asptt sans avoir trop bousillé ma roue, dans un état de forme plutôt bon compte tenu des évènements et en plus je rencontre phil 35 avec que je passerai un bon moment, bien que lui aussi est rencontré un idiot mais bon ... That's life.

Le bilan est mitigé car je suis déçu d'avoir abandonné, j'ai horreur de ça ... puis d'un autre coté si je fais un bilan des derniers jours je suis pas malheureux d'être là.

La prochaine étape pour moi est le 400 de Loudéac qui passe sur mes terres et pour lequel je vais repasser en configuration randonneur paisible car je n'ai jamais dépassé les 300 km et des bananes donc je me dirige droit vers l'inconnu.

 

Bilan chiffré :

251,61 km

9:37:44"

26,13 km/h

D+ = 1300 m



24/01/2014
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