Ultra - Randonneur

La colonne indice me permet de donner "une note" de dénivellé à un parcours quel que soit son kilométrage, le PBP correspond à 1227 km pour 10000 m de D+ soit : 10 000/1227= 8,14 ce qui correspond à un parcours vallonné, à titre indicatif l'ardéchoise pour 4270 m D+ pour 220 km soit un indice de 19,40 donc ... on se rassure comme on peut, le PBP est vallonné certes, mais ce n'est pas de la haute montagne. Ces indices me permettent aussi de me rendre compte du chemin qui me reste a parcourir pour accéder à des épreuves plus montagnardes mais ne brulons pas les étapes, je suis qualifié pour le Paris Brest Paris et aujourd'hui cela est l'essentiel.

Si je me base sur les chiffres du 600, brevet qui m'a vu finir "frais comme un pinson" comparativement au 400 après lequel j'ai eu d'énormes doutes, je devrais réaliser, j'emploies le conditionnel, 65 h 30. Si j'ajoute 20 % de marge en raison de la distance et du sommeil que je devrais prendre sur 1200 alors que je n'ai dormi que 15 mn sur 600 j'arrive encore à 72 h de délai. Ces chiffres ne sont pas destinés à tirer des plans sur la comète mais plutôt a me rassurer sur mes capacités à finir cette épreuve.

Je lis beaucoup de cr d'autres participants à la longue distance qui sont plus "contemplateurs" que moi, à les lire je me promets de prendre plus de temps sur les prochains brevets, d'être plus contemplatif puis le jour J toutes ces résolutions s'envolent en fumée. En écrivant la phrase précédente je voulais employer la locution "bonnes résolutions" et me suis demandé pourquoi le fait d'être contemplatif serait la bonne résolution et que donc par opposition mon envie de progression serait mauvaise. J'ai tendance à beaucoup écouter les autres, même si je n'en donne pas l'impression, j'éponge beaucoup d'informations et essaye d'en tirer du positif pour l'adapter à ma pratique mais un constat s'impose, la vérité d'un individu n'est pas celle d'un autre, les conseils d'ordre technique, logistique sont tout à fait positifs mais les conseils sur la marche à suivre, la gestion de son effort, la manière de rouler n'ont pas lieu d'être. Si j'avais un conseil a donner, il serait de ne pas en donner mais de pousser lecyclo a faire ses propres expériences, d'aller chercher ses limites, lorqu'on connait ces dernières nous sommes plus forts. Aller puiser au plus profond de soi tant physiquement que mentalement met le corps et le cerveau a rude épreuve mais on en ressort plus fort, plus confiant. A titre personnel cette série de Brevet m'a éveillé à la longue distance, m'a fait réaliser que mon corps était plus résistant que je ne le pensais et m'a donné l'envie d'aller plus loin dans la longue distance ... mais ne brulons pas les étapes le 21 Aout il y'a PBP,  après il sera toujours temps de se projetter vers d'autres aventures ...