Ultra - Randonneur

Ultra  -  Randonneur

BRM 300 de Caudan

Ischios et fessiers chauffent sérieusement, le cardio est un  peu haut, je laisse filer le groupe de tête. Je mouline tranquillement pour remettre les jambes en ordre et regarde mon compteur, Je suis surpris car il affiche à peine 30 de moyenne sur 57 minutes et j'ai été dans l'incapacité de suivre. Ce n'est pas bon signe car les sorties dominicales avec mon club se font à 30/32 km/h de moyenne sur 3/4 heures ... Les jambes seraient elles absentes aujourd'hui ? Où fatiguées par la dure séance de Mercredi ? L'avenir nous le dira.

Bon, ce n'est pas le tout de se lamenter sur mes "capacités perdues" , il reste 270 km à faire. Au loin j'aperçois par intermittence un cyclo et derrière, à environ 500 m, un peloton, je me dis que le peloton va bien finir par rentrer. Je traverse Pluvigner et à la faveur d'une longue ligne droite je cherche derrière moi le peloton ... comme soeur Anne, je ne vois rien venir. Je prends le partie de rouler sans attendre car se présente à moi la portion la plus vallonnée de ce brevet qui, après Redon, reste plutôt plat. Je connais parfaitement les routes sur lesquels passent le brevet et j'aborde les bosses de la D17 d'un bon rythme avant de redescendre sur Colpo (km 47) où je fais une petite pause prostate ... A peine terminé qu'un cyclo me double, c'est celui que j'avais en ligne de mire au début qui a jardiné un peu, nous traversons colpo ensemble mais il monte les bosses un peu rapidement pour moi, donc je le laisse partir (j'apprendrais à l'arrivée qu'il a terminé une heure avant nous en faisant tout le parcours seul ... chapeau), je traverse St Jean de Brévelay, Plumelec, ma moyenne reste honnête, aux environs des 28 km/h il n'y a pas de vent et un franc soleil s'installe sur la campagne Morbihannaise. Je profite de l'instant car la météo annonce du vent et de la pluie pour l'après midi. Entre Plumelec et Sérent je suis repris par 4 cyclos de Scaer, nous pointerons ensembles à Malestroit (km 83) où je bois un chocolat et mange un paint au lait nutella puis de concert reprenons la route du second contrôle à Redon. Le roulage est agréable avec ce groupe, nous nous relayons en tournant sur deux files et arrivons à Redon avec un vent qui commence à forcir franchement. Là je fais une belle erreur, les gars décident de repartir de suite après le pointage et moi je souhaite m'hydrater correctement, bien que pour le moment je suive bien les recommandations diététiques de mon coach. 

A la sortie de Redon, cap au sud-ouest direction Guérande et là ... la sentence tombe, implacable. Le vent vient du sud ouest et je l'ai pleine bille ... La météo prévoyait du 50 km/h de vent, ils y sont. la progression devient difficile, je garde bon moral mais je sens que le vent commence son travail de sape, d'érosion mentale. Je me concentre pour ne pas céder à l'énervement qui dévore l'énergie inutilement et n'est pas constructif. J'arrive en vue de St Lyphard et en virant au rond point j'aperçois un peloton qui fond sur moi, à environ 200 m. D'un coup le curseur moral remonte au beau fixe, nous sommes au km 160 et dans quelques instants je serai bien au chaud dans un peloton pour, dans un premier temps rejoindre le contrôle de Guérande contre ce satané vent, puis terminer le Brevet en participant à l'effort collectif. Je me morigène pour ne pas rééditer mon erreur de Redon et me retrouver seul. Là de mes reflexions je suis surpris de ne pas avoir vu revenir ce peloton, je me retourne ... rien. Je m'arête satisfaire un besoin naturel en me disant que ça va leur permettre de revenir ... toujours personne. j'en profite pour mettre un peu de cetavlon sur mon auguste fessier car ayant perdu quelques kilos, mon cuissard m'est un peu grand et les frottements m'ont brulés le derrière. 9a commence à me faire souffrir un peu. Le doute s'installe, me serais je tromper ? Je fais demi-tour, retourne au rond- point où j'ai aperçu ce peloton, personne. Là je dois admettre que je prends un sacré coup au moral, je comprends que les gars ont traversés Saint Lyphard alors que moi j'ai bêtement suivi le GPS qui fait prendre le contournement du bourg. Je suis dépité, énervé, le vent bourdonne dans mes oreilles, les automobilistes me frôlent, je rentre dans des mini-colères noires à chaque voiture et en plus j'ai le cul en feu. j'abandonne, j'appelle ma femme, lui raconte mes malheurs et lui dit que je rentre à Vannes et que nous irons récupérer la bagnole à Caudan le soir. Elle m'écoute, me demande quelques précisions sur ma situation géographique puis me dit que je n'ai qu'à continuer à ma main, que "je me fous des autres", que je suis largement dans les délais. Une fois raccroché je fais un point rapide, autant aller pointer à Guérande, me ravitailler et prendre le chemin du retour. Il sera toujours temps d'abandonner lorsque je serai à la maison car le brevet passe par Vannes.

Guérande, km 170, j'avale un pain au lait beurre/Saumon puis un pain au lait nutella. Avale un perrier rondelle, je croque dans les quartiers de citrons comme lors de la mi-temps des matchs de rugby; ça rafraîchit  et fait le plus grand bien. 20 minutes de pause et je repars, je me suis bien ravitaillé et le vent me pousse, un cyclo me rattrappe, nous faisons route commune jusqu'à Muzillac. Je nous evite une ou deux erreurs de parcours car il utilise son gps depuis peu et ne maitrise pas encore l'outil. Nous passons le barrage d'Arzal et là je comprends ce qui me tracassait depuis quelques minutes ... notre vent qui était sud ouest est en train de remonter vers l'ouest et ça c'est pas une bonne nouvelle pour nous ... Nous virons à l'ouest pour effectuer les derniers km avant le contrôle de Muzillac mais à deux nous sommes assez efficaces pour lutter contre le vent. Arrivé à Muzillac, mon collgue me dit qu'il s'arrête retirer de l'argent, nous convenons que je continue, trouve un estaminet pour boire un coup et tamponner nos cartons. J'arrive au rond-point du bas de Muzillac où il y a un changement de direction assez difficile à négocier j'ai toujours pas pointer, pas de collegue à l'horizon ... j'attends un peu et là déboule un peloton d'une Vingtaine de cyclos, dont mon compagnon de route depuis Guérande, qui entament le tour du rond point et prennent la mauvaise direction ... Je les alerte et les mets sur la bonne voie, ils filent dans la bonne direction et je me retrouve comme un con tout seul. C'est pas mon jour, j'aperçois un salon de coiffure juste en face de moi, je fonce, la coiffeuse sympa tamponne mon carton. j'ai quand même perdu 3/4 minutes dans la bagarre. Je décide de tout faire pour rentrer sur ce peloton car sinon je suis dans une grosse galère. J'embraye, je les devine au loin, et je vois que l'écart diminue. En quelques minutes je les ai rejoints et dans la foulée me porte en tête pour ne pas me faire décrocher. Je retrouve les cyclos de Scaer qui m'ont accompagnés jusqu'à Redon ce matin, des gars de Caudan dont Oliv, Gilbert, un membre du forum Super-Randonneur puis d'autres cyclos d'origine disparate.

Sous l'impulsion des gars de Scaer on s'organise pour lutter contre le vent qui nous arrive par la tranche, comme le matin on tourne sur deux files. Nous ne sommes pas très nombreux à tourner. Mon téléphone sonne mais je ne peux répondre, ça doit être ma femme qui s'inquiète de savoir où j'en suis. A la sortie de Surzur, un trou s'est fait, nous ne somme plus que 5, 3 gars de Scaer, mon compagnon de route entre Guérande et muzillac et votre serviteur. Nous passons theix par la piste cyclable puis arrivons sur Vannes par la zone du Poulfanc quand mon pneu avant se dérobe légèrement, victime d'une crevaison lente. Le parcours passant devant chez mon vélociste je vais faire mettre un coup de pompe (à la roue, pas à moi) nous vérifions la pression quelques minutes pour voir si la roue ne perds pas trop vite auquel cas nous changerions la chambre à air, j'en profite pour appeler Isa rapidement et lui dire que tout est sous contrôle. C'est ok, nous repartons, la traversée de Vannes se passe bien, je passe à 150 m de la maison, je souris intérieurement car toute idée d'abandon à complètement disparu. Sortie de Vannes, nous prenons la direction Plescop et 200 m devant nous sur le bord de la route nous retrouvons le peloton de "Caudan" dont l'un des membres est victime d'une crevaison. Nous attendons en leur compagnie la fin de la réparation, on en profite pour se ravitailler et reprenons la route tous ensemble direction Pluneret, Auray et enfin Ploemel, lieu du dernier Contrôle avant l'arrivée. Nous investissons le bistrôt de Ploemel, l'ambiance est à la détente, ça sent l'écurie, les éclats de rire fusent mais nous ne savons pas encore que les épreuves ne sont pas terminées... Au moment du départ une belle averse nous cueille à froid ... je roule pour me réchauffer en compagnie d'un des gars de scaer puis nous constatons que les gars se sont arrêtés pour s'habiller, nous nous mettons à l'abri quelques instants puis quelques gars arrivent en nous disant que c'est reparti. Cette averse en sortant du bistrôt m'a bien refroidi, je suis en tête et tire un peu le groupe mais ça ne me dérange parce que j'ai vraiment besoin de me réchauffer. Nous nous retrouvons finalement à trois, deux des gars de Scaer et moi, on se retourne et il y a un gars pas trop loin, mes compagnons pensent que c'est le membre manquant de leur trio, il nous rejoint mais ce n'est pas lui, c'est mon collègue de Guérande, nous repartons finalement tout les quatre, ça tourne bien. nous traversons Belz sans encombre et filons sur Pont Lorois qui enjambe la rivière d'Etel, sur le pont le vent particulièrement violent nous pousse sur la droite. Malgré mes 90 kg j'ai été déporté sur 80 cm dans les plus fortes rafales, nous apprendrons à l'arrivée qu'un participant à été jetée sur le trottoir par le vent, chute heureusement sans gravité. Sortie de Pont Lorois, je crève à l'arrière, c'est vraiment pas mon jour, et dire qu'en plus j'ai des pneus neufs ...Les deux gars de SCAER restent avec moi et m'aident à réparer, s'ils lisent ces lignes je les remercie encore de leur aide pour les derniers km, et qu'ils n'hésitent pas à me contacter, je serais ravi de rouler à nouveau avec eux. Pendant que nous réparons, du coin de l'oeil je vois filer en douce  le quatrieme larron, celui auquel j'ai évité une ou deux erreurs de parcours entre Guérande et Muzillac, c'est pas très sympa et en plus c'est emmerdant car mon GPS s'est éteint, batterie vide. Nous finirons ensembles les derniers km en jardianant un peu à Plouhinec, en perdant du temps en demandant deux ou trois fois notre route. Nous atteindrons finalement bon port sous la pluie qui, plus ou moins intense, ne nous a pas quitté depuis Ploemel.

Content de trouver une bonne bière et un bon Sandwich à Caudan. Quelques minutes d'échanges sur les divers péripéties du Brevet et je reprends la route sous un déluge agrémenté d'un vent toujours violent, j'ai une grosse pensée pour ceux qui sont encore sur la route...



28/04/2014
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